La réflexologie à l’hôpital

De l’hôpital de Carhaix au centre hospitalier de la Tour Blanche à Issoudun, en passant par le service d’oncologie de l’Hôpital européen Georges Pompidou à Paris, de plus en plus d’établissements intègrent des approches innovantes pour améliorer le bien-être des patients. Dans cet article, découvrez comment la réflexologie s’inscrit dans les soins hospitaliers et collabore avec des équipes pluridisciplinaires. Podologues, kinésithérapeutes, infirmiers et médecins travaillent main dans la main avec les réflexologues pour offrir une prise en charge globale.

Grâce à des techniques spécifiques, la réflexologie contribue à améliorer le confort des patients, en réduisant le stress et en soulageant certains maux physiques.

La réflexologie repose sur l’hypothèse que tout ou partie des viscères et organes du corps humain se trouvent cartographiés sur le plan de surface du pied, de la main ou du visage. Chaque partie du corps y trouve son reflet au niveau de ce que l’on appelle une zone réflexe. Le réflexologue, grâce à des techniques spécifiques associant massages et pressions, parcourt les zones réflexes les unes après les autres. Les stimulations réalisées agissent sur une partie du corps en particulier pour réduire la douleur et le stress.

Il ne s’agit pas d’une technique thérapeutique nouvelle.

En 1913, aux États-Unis, un chirurgien ORL, le Dr William Fitzgerald, ayant exercé dans des hôpitaux à Paris, Londres et Vienne, initie des recherches sur cette technique qu’il nomme « thérapie des zones ». Selon lui, le corps se divise en zones verticales projetées sur le pied, la main et le visage.

Cette théorie sera approfondie dans les années 1930 par Eunice Ingham, une Américaine qui publie notamment « Stories the Feet Can Tell Thru Reflexology ».

Depuis plus d’un siècle, cette technique thérapeutique s’est progressivement professionnalisée, avec des différences significatives en termes de reconnaissance par l’État selon les pays.

Actuellement, dans plusieurs pays d’Europe (notamment en Allemagne, Autriche et Grande-Bretagne), ainsi que dans les pays scandinaves, le Diplôme de Réflexologie est reconnu comme un Diplôme d’État.

La réflexologie se décline en plusieurs protocoles, chacun adapté à des zones spécifiques du corps.

De plus en plus d’hôpitaux adoptent des techniques de médecine alternative (ou médecines dites « douces ») :

À titre d’exemple, une offre de traitement complémentaire existe au sein de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (APHP).

Des pratiques thérapeutiques fondées sur les médecines complémentaires telles que le toucher thérapeutique, la réflexologie ou la sophrologie sont utilisées pour accompagner les patients hospitalisés. Ces approches sont particulièrement bénéfiques en cas de maladies chroniques, en soins palliatifs ou en gériatrie.

En tant que médecine douce, la réflexologie offre une alternative pour soulager la douleur et réduire les tensions engendrées par des traitements lourds. Elle accompagne également les patients lors de séjours prolongés à l’hôpital, améliorant leur confort et leur bien-être.

La réflexologie s’intègre donc pleinement dans l’organisation des soins pour une prise en charge globale du patient.

À l’hôpital de Carhaix, en Bretagne, une réflexologue intervient depuis plusieurs mois dans le service de gériatrie.

Au programme :

• Massages palmaires et plantaires pour offrir aux patients un moment de relaxation et de qualité.
• Favoriser le relâchement, améliorer la qualité du sommeil et diminuer les troubles de l’équilibre.
• Proposer un moment de bien-être tout en réduisant le recours aux médicaments.

L’intervenante adapte ses séances aux envies des patients et aux recommandations des soignants.

Pour mieux comprendre les bienfaits de la réflexologie, les soignants ont eux-mêmes « testé » ces pratiques, afin de pouvoir expliquer aux patients les sensations et les bénéfices attendus.

Un exemple concret de l’apport de la réflexologie en milieu hospitalier pour un accompagnement doux et efficace.

Améliorer la qualité de vie par l’accès aux soins de support était l’un des objectifs du plan cancer 2014-2019. Aujourd’hui, cela se traduit par une palette variée de soins d’accompagnement, permettant d’assurer aux patients atteints de cancer une meilleure qualité de vie. Parmi ces soins, la réflexologie plantaire s’impose comme un des outils proposés par les oncologues pour diminuer les effets secondaires de la chimiothérapie.

La réflexologie est particulièrement efficace pour atténuer des troubles tels que :

À l’hôpital d’Issoudun, une aide-soignante certifiée en réflexologie plantaire intervient auprès des patients pour diminuer le recours aux traitements médicaux annexes nécessaires contre les effets secondaires. Son efficacité est remarquable, 90 à 95 % des patients ressentent des bénéfices tels que :

Toute intervention en réflexologie plantaire impose une prescription médicale, garantissant un suivi adapté aux besoins spécifiques des patients.

Passer un scanner ou une scintigraphie est souvent, voire toujours, une source de stress pour les patients. Un patient tendu bloque son diaphragme, se ferme et met tout son corps en tension, rendant l’examen plus difficile.

Au centre de médecine nucléaire Charpak de Quimper, certains patients peuvent bénéficier d’une séance de réflexologie plantaire avant leur examen. Cette pratique permet de :

Grâce à la réflexologie plantaire, les patients bénéficient d’un meilleur confort et d’une réduction de leur anxiété avant des examens médicaux souvent stressants. Cette solution simple mais efficace s’intègre parfaitement dans une démarche de soins centrés sur le bien-être du patient.

Cette démarche d’ouverture vers des approches thérapeutiques nouvelles n’est pas le fruit du hasard.

La réflexologie est l’une des 8 approches alternatives officiellement reconnues en Europe comme une « médecine non conventionnelle digne d’intérêt » par une résolution du Parlement Européen votée le 29 mai 1997.

Des formations de sensibilisation et d’initiation à la réflexologie plantaire peuvent être organisées pour les aides-soignant(e)s. Ces formations incluent :

Ces formations permettent aux aides-soignant(e)s d’acquérir des compétences supplémentaires pour améliorer le bien-être et réduire les tensions des patients.

Des formations de sensibilisation ou de perfectionnement sont accessibles aux infirmiers travaillant dans les services d’hospitalisation.

Les médecins, souvent sollicités par leurs patients, sont de plus en plus nombreux à s’intéresser à la réflexologie plantaire comme une technique thérapeutique complémentaire.

La réflexologie est une technique thérapeutique relativement récente en France, mais elle gagne progressivement en reconnaissance.

De plus en plus d’études démontrent son utilité, notamment dans le traitement de la douleur et du stress. Pour comprendre son potentiel, il est important d’observer les pays pionniers en matière de traitements alternatifs, comme le Danemark.

Au Danemark, la réflexologie est la forme de traitement alternatif la plus reconnue.

• La prise en charge des patients, afin de soulager leurs douleurs et réduire leur stress.
• Permettre aux équipes soignantes de mieux gérer leur propre stress.

Dans les hôpitaux danois, la réflexologie s’intègre dans une approche pluridisciplinaire, incluse dans :

Avec l’exemple du Danemark, la réflexologie pourrait devenir un outil essentiel dans les établissements de santé français, tant pour les patients que pour les équipes médicales.

Article mis à jour le 31 Mai 2022 par Rémi TABARD